Inquiétantes nouvelles [libre pour les marchombres]

Melyah avait renoncé à se rendre à Al'Poll sitôt après sa rencontre avec Eppryah. Elle devait prévenir le Conseil des marchombres de l'existence de cette femme pour le moins inhabituelle. Pourtant, elle se demandait si son sens du devoir ne l'avait pas poussée à faire une bêtise. Elle avait pourtant décidé que le Conseil pouvait aller en enfer, et qu'elle ne l'accompagnerait pas : autrefois y siégeaient les plus sages d'entre eux, mais aujourd'hui les sages avaient été remplacés par des marionnettes dont on ne pouvait même pas être sûrs de la loyauté. Toutefois, ils devaient malgré tout être prévenu, ne serait-ce que pour les marchombres ne faisant pas partie du Conseil qui y assisteraient ce jour là.

Elle poussa son cheval jusqu'à ses extrèmes limites et entra dans Al'Jeit au grand galop, l'encolure de l'animal luisant de sueur. Dès qu'elle passa à proximité d'une écurie, elle confia ses rênes à un palefrenier, lui donna une pièce et poursuivit sa route en courant, se repérant dans les rues de la capitale aussi bien que si elle s'était trouvée dans son propre jardin. A l'exception qu'elle n'avait pas de jardin.

Finalement, elle poussa une porte et descendit plusieurs volées de marches. Après avoir suivi des couloirs souterrains dont le dédale était un labyrinthe plus complexe encore que les rues de la ville, elle poussa une seconde porte et se retrouva face au conseil qui siégeait ce jour là.

Ils la regardèrent d'un air mauvais, la haine qu'elle éprouvait à leur égard était réciproque.

"Je demande l'autorisation de parler. L'information que j'ai à révéler est capitale."
Le président du conseil la jaugea du regard puis répondit "Parle donc, Melyah Lyyant. Ta voix est toujours la bienvenue en ce conseil." La marchombre retint un rire ironique. Les paroles du président étaient tout sauf sincères, elle le savait.

Mais elle parla : "Les Mercenaires du Chaos sont chaque jour plus forts. Il y a deux jours, j'étais sur les Plateaux d'Astariul, et j'ai fait une rencontre à laquelle je ne m'attendais pas. Ils se sont trouvés une reine, une mentaï du nom d'Eppryah. Elle était en état de faiblesse, je n'ai toutefois pas pu la tuer, je viens à présent vous prévenir. [voir le sujet "sous le couvert de la nuit"] J'ai chevauché sans m'arrêter pour vous faire parvenir cette nouvelle. Nous devons sans attendre tenter de retrouver cette femme et la tuer !"
Le conseil resta un instant silencieux, puis ils discutèrent à voix basse, sans se faire entendre de la jeune femme. Puis ils relevèrent les yeux "Te requête est irrecevable. Il n'y aura pas de poursuite. Et cette femme n'existe pas, c'est impossible. maintenant, pars, nous avons d'autres affaires à régler qu'une chimère."

La marchombre aux yeux dorés explosa : "Mais vous ne comprenez donc rien ! Vous pensez que j'invente ou quoi ? Je trouvais que le conseil était décadent, je m'aperçois aujourd'hui que c'est pire que ça, il est corrompu ! Heureusement que tous les marchombres ne sont pas comme vous. Soyez donc maudits pour garder vos yeux fermés alors que la vérité est en pleine lumière !"

La colère l'emplissait comme un torrent dévastateur, ses yeux semblaient jeter des éclairs. Les pensées défilaient en elle sans s'arrêter, laissant toujours leur place à cette rage destructrice. Elle savait que le Conseil ne reviendrait pas sur sa décision. Se décidant, elle sut qu'elle traquerait Eppryah pour la tuer, quels que soit le prix à payer. Sans cela, le monde sombrerait. Et si personne ne voulait comprendre, elle s'en chargerait seule.

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