rencontre dans un Miroir

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Tehlya marchait d'un bon pas, la cape noire qu'elle portait cachant son visage fin ainsi que sa tunique rouge. Elle eut un sourire amusé en pensant à la tête de l'intendant du château s'il apprenait qu'elle s'était encore glissée dehors à l'improviste à l'aide d'un Pas-sur-le-Côté. Mais elle en avait assez de rester à l'intérieur. Elle préférait lorsqu'elle devait voyager pour accomplir son travail de Sentinelle. La fragile jeune fille arriva devant le Miroir. Cet immense lac d'une beauté merveilleuse la faisait tellement rêver... Elle se demanda si elle serait capable de dessiner seule quelque chose d'aussi remarquable ? Ceux qui l'avaient fait étaient cinq ou six... Avec un soupir, elle descendit l'escalier qui permettait d'accéder à la place sous le lac. Ici, tout était si calme, surtout de nuit... Cet endroit lui permettait de penser et lui donnait l'inspiration pour dessiner. Mais aujourd'hui elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle pensait à tous ses amis qu'elle avait vu mourir. Elle se rappelait encore les cris de peur et d'effroi en découvrant l'embuscade des Mercenaires du Chaos. Puis le Sang, la Haine... L'un d'entre eux s'était retourné vers elle "Fuis, Tehlya, quelqu'un doit donner l'alerte !" et elle ne l'avait pas écouté, préférant tenter de les aider au lieu de faire un pas sur le côté vers la ville la plus proche... Elle en avait tout juste réchappé, et eux étaient morts. Elle tomba à genoux, terrassée par une tristesse infinie. Des larmes, perles de cristal, roulèrent sur ses joues et tombèrent dans sa paume ouverte. Elle devait être encore plus pâle que d'ordinaire. Elle contempla un instant la flaque d'eau que les larmes avaient formé dans sa main et ouvrit la porte de son esprit à l'Imagination... L'eau salée se durcit, devint cristal. Des glyphes commencèrent à courir le long de l'objet, formant des volutes magnifiques. Et à l'intérieur du cristal, une fumée dorée se forma, changeant d'intensité. Elle regarda un court instant son oeuvre, et les sanglots la regagnèrent de nouveau. Elle laissa le Dessin se déliter et l'eau reprendre sa forme première.
Un mouvement dans son dos la fit frémir. Elle ne se retourna pas. Pas encore. De toute façon, cela ne servait à rien. Si quelqu'un voulait se battre, il serait plus fort qu'elle, car elle était si mince et fragile que n'importe qui aurait pu la briser en la serrant juste un peu fort. Toutefois, elle était à la frontière de l'Imagination, son domaine de combat...
"Que voulez-vous ?" lança la jeune fille

La nuit était tombée depuis longtemps sur le royaume de Gwendalwir. Pourtant, même sous l'éclat de la Lune, le Miroir étincelait de mille feux. Eppryah pénétra dans les corridors qui permettaient de circuler à l'intérieur de l'immense lac. Ses pieds se posaient sur le sol en un léger tap tap menaçant. Elle regardait droit devant elle, ses yeux noirs étaient plus effrayant que jamais. Ses cheveux chocolat bouclés accompagnaient chacun de ses gestes d'un glissement gracieux. Eppryah marchait, droite et fière, vers la place centrale. La Mentaï était à son apogée. Elle s'était fait sacré depuis peu et, à présent, elle était la reine des Mercenaires du Chaos et de Mentaï. Elle bénéficiait d'un pouvoir gigantesque. Pour réussir à le contenir, elle avait perdue une partie de sa personnalité. Ça avait été un gros sacrifice pour elle, mais ça en valait la peine.

Sa robe de velours rouge cramoisie glissait en un bruissement d'étoffe sur les marches de vers. Au centre, une jeune fille pleurait. Elle était toute blanche, et fine, elle semblait si fragile... Pourtant, ce fut d'une voix ferme qu'elle lança :

"Que voulez-vous ?"

Eppryah s'approcha d'elle jusqu'à presque la toucher. C'était elle, sans aucun doute. La Mentaï plissa gentillement les yeux. Elle prononça d'une vois mieleuse :

"Juste toi. Viens avec moi. Tu verras tu seras heureuse."

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La jeune Sentinelle leva les yeux vers la femme qui était maintenant proche d'elle jusqu'à la frôler. Et elle bondit pour s'éloigner d'elle. Son aspect majestueux, sa beauté et la fierté digne qui émanait des gestes ne parvenaient pas à masquer l'aura étrange qui émanait d'elle, d'autant que ses yeux noirs brillaient d'un éclat malsain. Elle lui faisait peur.
"Juste toi. Viens avec moi. Tu verras tu seras heureuse." lui répondit la femme d'une voix douce mais qui ne paraissait pas naturelle, en lui adressant un sourire tout sucre tout miel...
La fragile princesse ne put s'empêcher de penser à ces recommandations qu'on faisait aux enfants "ne parle pas aux inconnus, même s'ils te promettent un bonbon" Un bonbon aux couleurs du bonheur ne serait toutefois pas de refus, après ce qu'elle avait vécu...
Tehlya laissa glisser sa cape noire sur le sol, révélant sa tunique couleur sang et ses bottes noires, qui ne cachaient pas totalement ses jambes fines. Elle rejeta calmement ses cheveux, rivière d'ombre, derrière ses épaules, et planta ses yeux d'ambre dorée dans ceux, noirs, de la femme.
"Qui êtes vous ? Pourquoi devrais-je vous suivre ? Vous devez ignorer qui je suis..." demanda-t-elle d'une voix à la fois douce et glacée. Son sang de princesse la forçait à analyser la situation sous toutes les coutures, afin de ne pas se laisser piéger.

En même temps, elle se glissa dans les Spires et un poignard apparut aussitôt à sa ceinture. Autant en imposer un maximum, elle avait déjà l'air suffisamment fragile par rapport à la femme au port de reine qui la surplombait. Pourquoi avait-elle peur d'elle ? Ses intuitions avaient parfois tendance à la dépasser. Mais elle n'allait pas suivre une inconnue sans rien savoir d'elle, elle était tout de même héritière !

Eppryah ne s'attendait pas à autant de méfiance... Elle fronça les sourcils dans une expression de colère qui la rendait encore plus belle et plus terrifiante. Depuis qu'elle était devenue le reine Mentaï, ses humeurs restaient plus calme, Eppryah avait reprit son self-control. Pourtant, tout était encore fragile, et cet affront menaçait de tout casser. La Mentaï respira profondément, ferma les yeux et les rouvrit. Un petit sourire s'était étiré sur ses lèvres rouges.

L'héritière avait tiré sa cape noire. Elle portait une tunique rouge, elle semblait flotter dedans. Elle était encore plus fine qu'Eppryah l'avait imaginé. Elle portait des bottes noires qui montaient très haut. On ne voyait presque pas ses jambes. Son apparence chétive et frêle lui procurait un certain charme. Comme un papillon... Si beau car éphémère. Pourtant, l'héritère n'était pas un papillon, mais plutôt une abeille. A sa ceinture, elle avait fait apparaître un petit poignard. C'était courageux, mais stupide de sa part.

"Mais voyons ma belle, tout le monde sait qui tu es. Tu es l'héritière de trône, Tehlya... Tu ne veux pas revoire tes amis ? Tu ne veux pas être heureuse de nouveau ? Connaitre ta mère ? Tant pis... Ne me suis pas."

Les yeux de l'héritière exprimait un mélange de crainte et de fascination... Eppryah devait absolument mettre Tehlya de son côté. Il en était de l'avenir de l'obscure. Et puis, elle ne serait pas malheureuse avec elle. Elle aurait vraiment une vie de princesse, elle pourrait sortir et aller où elle voudrait, avoir tous ce qu'elle veut, et évidemment, plus de pouvoir, comme ça, elle pourrait créer quelque chose d'encore plus beau que le Miroir, et à elle toute seule. Eppryah ne la maltraiterait pas, elle serait comme sa petite soeur.

"Tu ne devines pas qui je suis ? Je suis un ange venue t'aider."

Eppryah lui tendit sa main aux ongles peins de noir, espérant que celle-ci l'attrape.

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Un ange venu l'aider... ben voyons. La princesse se demanda fugitivement si elle faisait vraiment gamine de six ans... Ses yeux s'embuèrent à l'évocation de ses amis mais son regard d'émeraude devint froid et distant quand la femme mentionna sa mère :
"Mes amis sont morts. A moins que vous n'ayez le pouvoir de ressuciter les morts, je pense que vous ne pourriez rien faire pour eux. Quand à ma mère, elle m'a abandonnée et je me fiche pas mal d'elle à présent. " murmura-t-elle
Quelque chose dans l'expression de son interlocutrice l'empêcha de parler plus fort.
La promesse du pouvoir ? Tehlya avait toujours été ambitieuse et, même si le sien était des plus forts qu'il existe actuellement, elle n'était pas entièrement satisfaite. Quelque chose se brisa en elle.
"Comme si vous pouviez m'offrir plus que ce que j'ai actuellement !" cria-t-elle presque
"Comme si un pouvoir pouvait être plus fort que celui-ci !" hurla-t-elle de nouveau en se jetant dans les Spires. A quelque pas d'elle, un arbre troua le sol de verre en poussant, déroulant ses racines et ses branches. L'écorce de l'arbre était d'argent et ses feuilles étaient d'émeraude. Des boutons germèrent, faisant éclore des fleurs de saphir et des fruits de rubis. L'immense arbre sorti de l'Imagination de l'héritière agita ses ramures, puis celle-ci modifia son Dessin. Il prit feu et en quelques secondes, fut réduit en cendres, d'où s'envola un oiseau.
"Et si avec tout ça je suis même pas heureuse, personne ne peut m'aider ! Même pas vous qui vous dites un ange et en qui je lis le Mal !"
Elle ne paraissait plus du tout fragile. Elle était belle et terrifiante, emplie d'un pouvoir dont l'importance la dépassait encore, emplie d'une colère contre la vie et la mort, contre ces imbéciles d'innocents qui voulaient l'empêcher d'avoir ce qu'elle voulait...le bonheur, rien de plus.
"Qu'est-ce que vous attendez de moi ?" finit elle par chuchoter.

C'en était trop, beaucoup trop ! Cette gamine prétentieuse se permettait, perché du haut de ses seize ans, se permettait de l'accuser de mentir. Eppryah était en colère, ses bras, jusqu'à ses doigts fins, étaient secoués de violents tremblements de rage. Si l'héritière du trône ne voulait pas la suivre de son plein gré, tant pis, Eppryah l'emmènerait par la force. C'était quand même dommage d'abimer un si beau visage...

L'atmosphère était tendue. L'arbre qui s'était consumé sous ses yeux donnait à Eppryah une envie encore plus forte de posséder dans sa collection un tel joyaux. Sa colère mêler à son désir faisait naître en elle une sensation nouvelle, très désagréable. Ce qui la rendait encore plus irritable que d'habitude.

Sa voix glacée qui s'éleva dans la place refroidit tout à coup la température de la pièce qui était montée suite au feu :

"Des Mercenaires nous attendent à chaque sortie . Si tu t'enfuis par un Pas sur le Côté, je tuerais ta mère. Elle souffrira..."

Même si Tehlya reniait sa mère, elle ne pouvait pas la laisser mourir sans broncher. Ce n'était pas digne d'une princesse héritière...

Eppryah eut un petit sourire cruel. Ce qu'elle faisait était mal et Eppryah le savait très bien. Mais après tout, c'était son devoir en temps que reine de l'obscure.

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La princesse accusa le coup. Des larmes de colère impuissante brûlèrent ses joues. Qu'était-elle sensée faire, en tant qu'héritière ? Et en tant qu'humaine ? Elle se rappela sa conversation avec son père, lorsqu'elle avait voulu savoir qui était sa mère "une simple courtisane sans Don et sans coeur, qui n'a pas hésité à t'abandonner ici plutôt que d'accepter de m'épouser, elle ne t'aimais pas, elle voulait simplement... servir ses ambitions" lui avait-il dit. Et aujourd'hui, Tehlya devait choisir entre sauver cette femme qui était sa génitrice ou perdre à tout jamais la chance de la connaître un jour. Mais en avait elle vraiment envie ?
Soudain une partie d'elle même se rappela de ce que la femme venait de dire
"Des Mercenaires nous attendent à chaque sortie " Elle était une Mercenaire du Chaos !!! Cette maudite guilde avait tué tous ses amis !
La rage submergea de nouveau la Sentinelle : son esprit se connecta aux Spires sans qu'elle n'en soit vraiment consciente, et elle dessina... Un vent sorti de son Imagination la fit s'envoler faisant tournoyer ses cheveux et sa robe autour d'elle dans une tourmente, elle leva les bras au ciel (victime d'une légère tendance au spectaculaire). Magnifique et dangereuse, elle n'avait plus rien d'éphémère. Elle était Forte, plus qu'elle ne l'avait jamais été,pleine de Rage. De là où elle flottait, portée par le vent, elle voyait les Mercenaires au travers du lac et du verre et imagina une boule de feu fonçant sur chacun et l'engloutissant... Le feu bascula dans la Réalité. Et la femme qui était à ses pieds, qui était-elle ?
"Je ne te suivrais pas ! Tu peux faire ce que tu veux de ma mère, son sort m'indiffère ! Regarde tes amis brûler et hurler tout ce qu'ils peuvent ! Regarde ce que j'ai enduré !" cria-t-elle d'une voix transformée par la haine...
L'envie de vengeance la consumait, était-elle en train de devenir folle ?

Eppryah était fâchée. C'était une de ses colères destructrices qui la prenaient lorsqu'elle était vraiment froissée. Généralement, plus rien ne restait après une de ses crises. Son point qui pendait près de sa robe en velours était crispé. Ses longs ongles noirs rentraient dans sa chère et de grosses goutes de sang en perlaient. Ses yeux étaient mis clos et les pupilles relevées sous les paupières. Ses lèvres étaient relevées dans un rictus prédateurs et ses sourcils froncés a l'extrême. Ses membres étaient secoués de tremblements de rage... Pourtant elle devait se contrôler. L'héritière était importante pour elle, Eppryah avait besoins d'elle. Il fallait faire attention à ne pas la tuer. Eppryah était terrifiante dans un tel état, d'une beauté sauvage, incontrôlable, mais surtout dangereuse. Elle aussi savait Dessiner, puisque c'était une Mentaï. Elle se connecta au Spires et imagina une main de verre qui sortait du sol et qui saisissait la cheville de Tehlya. Celle-ci passa immédiatement dans la réalité. Elle tira violemment sur son pied et l'héritière se retrouva clouer au sol. La main se dissipa et une épaisse couche de verre recouvra son pied jusqu'à la cheville.

La reine Mentaï rouvrit les yeux. Ses pupilles étaient dilatées dans une expression cruelle. Elle dit d'une voix froide, sans trace d'émotions humaines :

"Je suis la reine Mentaï, tu peux faire tout ceux que tu peux, mais jamais tu ne m'atteindra. Je n'ai pas de famille, pas d'amis, mais surtout, je n'ai pas de cœur. Je ne me suis pas accordée cette faiblesse... Si tu me résistes, je n'hésiterais pas à tuer ta mère, se sera juste une distraction pour moi."

Les cheveux chocolats d'Eppryah volaient dans tous les sens, malmener par les violentes rafales. Tous comme les cheveux sombre de Tehlya. Eppryah s'approcha d'elle de quelques pas. Le visage de la jeune héritière était déformé par la rage, on pouvait voire qu'elle avait beaucoup souffert dans sa courte vie. Elle avait perdu ses amis, comme elle l'avait dit plus tôt. Et elle n'avait jamais connut sa mère. Dommage qu'Eppryah s'interresse autant à elle... La reine Mentaï planta son regard noir dans celui de l'héritière ; on voyait les flammes de la vengeance brillées dans ses yeux emmeraudes. Elle était tout à fait délicieuse... Parfaite pour ce qu'Eppryah lui destinait.

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Tehlya perçut la naissance du dessin trop tard, et une main de verre la cloua au sol. Ainsi, celle qui lui faisait face était la reine des Mentaïs ? Intéressant...cette information fut tout de suite classée par son esprit calculateur et manipulateur tandis que la partie d'elle qui ressentait les émotions humaines plus fortes que n'importe quoi tremblait de rage. Elle devait réfléchir, vite. Elle n'aimait pas le fait de laisser une innocente entre les mains de cette femme sans la moindre émotion. D'autant plus s'il s'agissait de sa mère. Mais en même temps, si elle avait vraiment besoin d'elle, elle ne tuerait pas sa mère. Pas avant d'avoir obtenu ce qu'elle désirait. A moins qu'elle n'ait un second plan. En tout cas, en tant qu'Héritière, elle ne pouvait pas se permettre de partir avec la Reine Mentaï. Malgré ses peines. Malgré ses douleurs, sa soif de Liberté et de puissance. Elle plongea ses yeux d'un vert profond pleins de haine dans le regard ténébreux de la femme.
"Tant pis pour vous. Vous n'avez pas dû comprendre ce que je disais quand j'ai dit que la vie de ma mère m'était indifférente... Tuez la si vous le souhaitez !"
Rapidement, elle dessina. Un mini tremblement de terre fit se fissurer la main de verre qui la retenait au sol et la jeune fille se retrouva libre. Puis, elle exécuta un pas sur le côté qui l'amena en dehors du Miroir, juste à son bord. Un chuchoteur apparut dans sa main, comme si elle l'avait appelé, et elle lui confia un message à envoyer aux autres Sentinelles. A présent, le piège se refermait. Elle n'était plus seule à la merci d'une femme qui pouvait tout contre elle. Bientôt, si la Mentaï ne partait pas, elle serait prise au piège par les plus puissants Dessinateurs et guerriers de l'Empire. Et elle n'aurait d'autre choix que mourir ou réveler les plus profonds secrets des Mercenaires du Chaos.

Le sourire cruel d'Eppryah disparue. Le jeune fille s'était libérée de sa main de glace et avait fuit. Un grondement sourd monta dans la gorge de la reine Mentaï. Elle était en colère, vraiment. Ses yeux noirs jetaient des regards terrifiants et plus sombre que la chevelure nuit de Tehlya. Ses sourcils froncés et ses yeux à demi-clos, il semblait que le noir de ses yeux allait déborder. Ses lèvres rouges et pulpeuses se retroussèrent sur ses dents dans une expression de mépris et de rage intense. Ses dents blanches étaient serrées, un choque de plus et elles se cassaient. Eppryah ressemblait vraiment à une prédatrice. Ses mains et ses ongles étaient positionnés comme les griffes d'un animal près a attaquer. C'était exactement ça ; elle était prète à attaquer. Elle avait sur les pomettes des taches rouges de rage. Même ses cheveux semblaient se hérisser sur sa tête...

La place ronde du Miroir étincelait de mille feux sous le soleil levant. Eppryah en avait presque la nausée. Elle ferma les yeux et imagina ses doigts se refermer sur le cou délicat de l'héritière, ses ongles noirs qui s'enfonçaient dans sa peau blanche, et les fines petites goutes de sang qui y perlaient. Elle passa sa langue sur ses lèvres rouges en poussant un soupir d'envis. Elle rouvrit soudainement les yeux, les parois de verre de la place centrale explosèrents, laissant l'eau s'engouffrer à l'intérieur. C'était si satisfaisant de détruire le fruit du travail d'autruit. Juste avant que l'eau ne l'atteigne, elle effectua un Pas sur le Côté et retourna dans sa demeure.

Cette fois-ci, Tehlya l'avait échappé belle. C'était normal de fuir devant le danger qu'Eppryah représentait. Malgré tout, elle avait anéantie ses chances de connaitre juste un jour sa mère, et le bonheur. Cette petite était a la fois intelligente de se sauver, et stupide de refuser le bonheur.

Demain, Eppryah partirait a la recherche de la mère de Tehlya. Sa lui ferait du bien de tuer un petit peu. Depuis si longtemps qu'elle se retenait...

Fin.

» Dans le nord
» Dans la brume [pv Melhya]
» Cacher dans la forêt
» dans la nuit, sur les marches...
» Akira est dans la place